mardi 30 mars 2010

Histoire

Il n'a pas été facile de prendre conscience de mes hanches.
Je n'ai pas vu tout de suite ce qui se passait de beau entre elles, ma taille et ma poitrine.
Mais à force de caresses, à force de mains, j'ai appris et je l'ai entendu, cet air que mon corps joue que je le veuille ou non. J'entends "Tu as un corps de la Renaissance". Je ne comprends pas du tout, l'Histoire n'a pas du m'être bien racontée.
Ce corps n'est pas ce à quoi je me serais attendu.
Cet air n'est ni d'aujourd'hui ni d'hier. Il est de tous les temps.

Crescendo.

A mes rencontres, à toutes celles-la, ces nouvelles.
Je découvre de la musique, j'écoute des histoires, je découvre des bras.
Aux métros à prendre pour apaiser M.,
aux fleurs de métro,
aux inconnus contre qui je me sers le matin,
à leur souffle,
à L. assise sur mon lit,
à son sourire pétillant de peine et de vie,
à nos fous-rire contenus,
à notre heure du thé,
aux nouvelles musiques grifonnées, dansées,
à l'écoute qui m'est donnée,
à David Bowie,
aux vieux classiques oubliés,
à mes nouveaux bras dans lesquels je peux me fondre,
aux belles phrases que je dirait sans mal bientôt,
à V.,
à V.,
à Vic, ange gardien de ma vie parisienne, de ma vie toute courte,


à tout ça, un grand, un immense

merci.

Merci de me rendre le départ étonnant et simple
merci de me rendre leurs absence moins pénible.

à demain.

Jonquilles

Je m'en été allée offrir des fleurs déja un peu fânées à une belle femme.
Elle ignore peut-être à quel point elle est belle.
Les plis l'habillent, enrobent son corps mince, décorent ses yeux.
Elle est belle, et elle pleure. Alors des fleurs.

jeudi 25 mars 2010

mercredi 24 mars 2010

Voyage entre les magasins

Chez moi le soir, je suis bercée par la musique arabe de mon voisin.
Dans mon épicerie, tout est écrit en chinois, tout le monde parle chinois, et on peut acheter de la pâte de poisson frit, et des chips au wasabi.
Le soleil se repointe, mes voisins se promènent en pyjama dans l'immeuble, et me disent bonjour en toutes les langues.
Nouvelles couleurs, nouvelles teintes de gris.
Je me refuse encore un peu aux habitudes, et j'irai demain essayer une nouvelle épicerie.
Mais elles pointent leurs nez. Je sens que le verre entre filles du vendredi raplique de loin, que mes chips au wasabi sont en train de s'installer en douce dans mes placards, le restaurateur d'en bas me demande si ce soir, je mange chez lui.
Je laisse faire, je laisse venir.

dimanche 21 mars 2010

Je marche entre mes pages.

Paris est moins gris. Je marche de Colonel Fabien à Ménilmontant, j'ai acheté des livres.
Je passe devant le Zèbre, devant les couscous, je me promène dans mes romans préférés d'adolescente.
Les personnages de Monsieur Mallaussène prennent vie. Un verre de blanc au Soleil, la pluie tombe à mes pieds. L'homme à droite sent bon la pipe, l'homme à ma gauche en marcel caresse son chat, angora.
Montre-moi d'où vient la vie, Alain, tu es chez moi depuis ce matin.
Des femmes s'ajoutent et se posent comme des oiseaux dans ma tête. Une rockeuse vient me voir de loin.
Alors que j'attends toute l'année octobre et ses marrons chauds, ici il y en a tous les jours devant mon métro.
Des tissus colorés, plein, plein de bruits. On ne peut pas tout avoir, sans doutes.
Le printemps, vite. Vendredi, vite. Lucie, Emilie, Virginie, Macha, vite.

vendredi 19 mars 2010

odeur de pluie

L'odeur de la pluie de Paris. pour la première fois.
j'accroche deux nouveaux sourires à mon mur et respire l'odeur de la pluie. C'est une belle soirée.
Je sens l'odeur de la pluie, je vis, et j'aurais tendance à dire que ça suffit.
les mots sont tantôt durs, tantôt doux, mais je sèche à l'air libre. La pluie cogne doucement contre mes fenêtres de mon chez-moi du moment. Mon chez-moi d'ici, mon chez-moi de maintenant.
J'ai accroché mes jolies choses aux murs, doucement, sans les abîmer, pour ne pas trop laisser de traces. Je suis ici. Dans ce paysage. Je prépare le prochain, mais allez, là, je suis ici. Pas juste une parenthèse, pas juste un passage. J'ai accroché trois nouveaux sourires à mon mur en fait. Paris est moins gris.
Entourée de femmes belles et fortes, je continue à habiller les murs entre-lesquels je passe.

lundi 1 mars 2010

Ne pas pleurer, non, ne pas pleurer.

Beaucoup de nourriture de petites filles, beaucoup de musiques de petite filles. 
De l'alcool, un peu, pour nous embrumer et oublier ce qui importe vraiment. 
Ne pas pleurer, non, refuser de savoir.
C'est ce qu'on s'est dit ce soir, toutes les deux, qu'on refusait férocement de savoir. Savoir que c'est la fin, une fausse fin peut-être, ou en fait une très très vraie. On refuse de voir ce qui se trame, qu'on a réussi à créer cette union, que quand je tend une fourchette derrière moi, une main la saisit sans qu'aucune demande ne soit faite, refuser qu'on a créer tout ça pour que ça se termine si prématurément. 
Aimer deux personnes en même temps, ça n'est pas trop, pourtant. 
Elle, le présent, la vie à deux, le tous-les-jours, heureux, paisible, insolent.
Lui, le futur, le présent, ce qui me relie à tout, les peurs aussi, tellement de choses.

Ce soir on a parlé de choses et d'autres, on a pas abordé ce qui compte ou si peu, on a pas abordé les "tu m'as tellement fait de bien", ni les "tu me manques déja à en crever", ni les "vivre sans toi, ça me semble juste inaceptable".
On attend d'être devant, de le savoir, de le voir, de ne plus y pouvoir rien. Nous ne sommes pas des femmes qui reculont, mais on a trop peur de se donner envie de reculer, de se donner envie de prolonger notre parenthèse. On s'aime trop pour s'empêcher d'avancer, alors on se pousse mutuellement dehors, en retenant nos sanglots, et en regardant ailleurs pour ne pas savoir. 

Surtout, ne pas savoir ni avoir conscience.
On s'est dit "à demain", comme si de rien. Et oui, de rien, hein?
Je la voit demain, je ne veux même pas envisager le jour d'après.

I don't want to miss a thing.