
de mes premiers jours à mes 20 ans, j'y ai dormi, m'y suis éveillée, y ai pleuré, rêvé, aimé, détesté.
J'y ai fait des plans sur différentes comètes, j'ai eu des rêves que j'ai atteints, et d'autres non. Je me suis rarement ennuyée car cette faculté à rêver et créer des scénarios sur tout et n'importe quoi m'en a empêché.
Les meubles ont changé, tapisserie rose à fleurs avec un landeau, un pupitre, et les lits superposés de ma soeur et moi. Puis la peinture blanche, les étagères blanches à bords colorés, les affiches de groupes, d'acteurs, de chanteuses, les dessins à la mode, les cartes postales ou photos de copines, de "meilleures amies". Puis seule sans ma soeur, mon premier ordinateur, mon "grand lit", les mots des amoureux cachés, les journaux intimes, les dessins de ceux qu'on aime, toujours des photos.
Toujours le bordel, globalement.
Et le départ, et sa venue dans cette pièce. Porte ouverte maintenant, quasiment tout le temps, je peux y voir les livres, lui, les copies, tout ce qui est maintenant ici.
puit de culture, de savoir, de grands noms, de grands mots et de grandes idées... certes.
Mais si on sait quelle fenêtre ouvrir, on peut voir graver dans le bois "Aude Lise 1986" un soir de fou-rire avec elle, où nous avions imaginé faire des farces aux prochains locataires, des farces de revenantes, faire bouger les rideaux, laisser de vieilles lettres des deux jeunes soeurs disparues dans d'étranges circonstances dans cet appartement... tintintiiiin!